Le 19 septembre 2018,

Chère Marceline,

Ça  te ressemble bien de tirer ta révérence la veille du Grand Pardon, le jour le plus sain et le plus solennel de l’année juive. Encore une de tes facéties !

Toute la presse rend hommage ce matin à la grande dame que tu as été, la cinéaste et écrivain rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau, et c’est plus que mérité. Moi, au nom de tous les cinéastes de l’ARP, je rends hommage à la petite dame rousse, belle jusqu’au fond de l’âme, qui aimait tant rire en fumant un pétard jusqu’à pas d’heure, ce n’est peut-être pas politiquement correct de le révéler, mais tu en avais tellement rien à faire du politiquement correct ! Tu étais née rebelle et les camps t’ont appris à le devenir. Toi qui as réalisé ton premier long métrage « La petite prairie aux bouleaux » à 74 ans, tu as été un modèle pour tous tes amis cinéastes ;

Toi qui as aimé passionnément les hommes, tu as donné envie à toutes les femmes qui t’ont croisée de croire en elles-mêmes et de décider de leur destin.

Ta rage de vivre, ta volonté, ta liberté, a forcé notre admiration ; 

Toi qui as vécu pour transmettre l’innommable et qui se demandais si « être juif nous désigne jusqu’à la fin des temps comme le coupable des nations ? », je te le dis, Marceline adorée, nous ne t’oublierons jamais !

Evelyne Dress